La valorisation des déchets végétaux fourmille d’idées

La valorisation des déchets végétaux fourmille d’idées

En Europe comme aux États-Unis, le volume des déchets d’origines végétale et animale se compte en dizaines de millions de tonnes chaque année. Toutefois des solutions créatives continuent d'émerger des deux côtés de l’Atlantique pour valoriser lesdits déchets.

Publié le 06/11/2020

Le volume annuel de déchets végétaux comptabilisé dans l’Union Européenne avoisine les 110 millions de tonnes. Leur réduction autant que leur revalorisation sont parmi les enjeux de la politique environnementale européenne et de nombreuses initiatives existent déjà à plus ou moins grande échelle un peu partout sur le continent. Cela va des Pays-Bas, où une entreprise récupère puis transforme des légumes inadaptés à l’industrie alimentaire, à la start-up française qui fabrique des baskets avec des déchets vinicoles.

Mais il y a aussi des programmes de plus grande ampleur. Le projet européen Barbara est de ceux-là, avec pour objectif le développement industriel de matériaux destinés à l’automobile et à la construction, fabriqués à partir d’un mélange de bioplastiques et de déchets végétaux, en utilisant divers procédés incluant la technologie de l’impression 3D. Un reportage d’Euronews présente quelques-uns des axes de revalorisation des résidus d’amandes, de grenade ou de citron qui sont à l'étude en Espagne.

Au sud du pays, La Vega de Pliego est une coopérative agricole qui regroupe 550 associés. Les amandes font partie des produits qu’elle transforme mais, pour 4 millions de kilos d’amandes extraites, il reste 3 millions de kilos de coques, principalement utilisées comme biomasse. Dans le cadre du projet Barbara, un laboratoire de l’Université d’Alicante transforme ces coques d’amande en additifs naturels : elles sont moulues puis mélangées à des bioplastiques auxquels elles donnent une texture qui s’apparente à celle du bois. Elles entrent ainsi dans la composition de tableaux de bords automobiles.

Les coques d’amandes ne sont pas les seules à receler un tel potentiel. La grenade et le citron par exemple, utilisés comme additifs antibactériens et agents colorants, sont eux aussi intégrés dans la fabrication de ces tableaux de bord et permettent de leur donner des aspects différents et même des senteurs "sur-mesure". Les laboratoires n’en sont pour l’instant qu’au stade des prototypes mais les produits développés par le projet Barbara pourraient être commercialisés d’ici 4 ou 5 ans, le temps d’atteindre une fabrication semi-industrielle.

Aux États-Unis, c’est autant la volonté de valoriser les déchets que de défendre la cause animale qui a motivé les travaux de Sustainable Composites LLC dans la recherche d’une alternative supplémentaire au cuir animal. En effet, il existe déjà quelques substituts au cuir traditionnel : aux États-Unis toujours, le mycélium de champignon est à la base du Mylo développé par Bolt Threads et en Italie, la start-up Frumat utilise des déchets de pommes pour son cuir vegan. Et il y a bien sûr le Piñatex, un textile fabriqué à partir de fibres cellulaires de feuilles d’ananas et qui est régulièrement utilisé dans l’industrie du vêtement.

Cependant les ingénieurs de Sustainable Composites LLC se sont concentrés sur la valorisation des déchets de l’industrie du cuir, qui n’est pas nouvelle mais qui à leur sens n’est pas suffisamment qualitative. C’est pourquoi ils ont développé Enspire Leather, un procédé qui permet de donner une seconde vie aux déchets du cuir traditionnel. Enspire Leather a exactement les mêmes propriétés que le cuir original (résistance, imperméabilité, souplesse etc), il se travaille de la même façon, il supprime les contraintes liées à la taille des peaux et ses couleurs, textures et épaisseurs sont personnalisables.  

Photos : Euronews, Sustainable Composites LLC

Sources : Euronews, La Dépêche

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