Si nous voulons être en adéquation avec les besoins de l’humanité, la production alimentaire devra avoir augmenté de plus de 70% d’ici 2050. Avec seulement 5% de terres agricoles supplémentaires, il faudra donc produire plus de nourriture avec moins de surface. Le second problème, ce sont les protéines qui viennent à manquer : les animaux d’élevage consomment presque le quart de la production mondiale. Alors comment faire ?
Pour Ÿnsect, la réponse est dans les insectes, ces petites bestioles que l’on n’aime en général pas beaucoup mais que la start-up présente comme la solution efficace, naturelle et durable à ce défi mondial. Par rapport à la celle de l’alimentation animale et pour 1 kilo de protéines, la production d’insectes nécessite 100 fois moins de surface agricole, elle consomme 25% d’eau en moins et elle n’a pas recours aux antibiotiques.
Créée en 2011, Ÿnsect travaille à son programme R&D pendant plus d'un an puis, en 2013, une première production est lancée à l’échelle laboratoire. Le 2ème tour de financement permet de lancer la construction d’Ÿnsite en 2015. Située à côté de Dole, en Bourgogne-Franche-Comté, et hébergeant la première Fermilière® d’Ÿnsect, l’unité est une prouesse technologique dépositaire de plus de 20 brevets. Elle produit chaque année plusieurs centaines de tonnes de produits finis destiné au marché de l’alimentation des animaux de compagnie. En 2020, c’est le lancement de la construction d’Ÿnfarm, à côté d’Amiens. Ce sera non-seulement la première mais aussi la plus importante unité industrielle automatisée spécialisée dans la production de protéines d’insectes haut-de gamme.
Au cœur de cet aventure, le héros parmi les insectes, c’est le Ténébrion Molitor, un petit scarabée appelé aussi "ver de farine" parce qu’il aime bien s’y reproduire. Le Molitor cumule bien des qualités. Il est naturellement présent en France, son élevage est facile, il est composé de nombreux nutriments essentiels mais surtout de 72% de protéines dont les performances de croissance remarquables sont démontrées. Les larves du Molitor, nourries avec des co-produits agricoles locaux, sont pour 95% transformées. Les autres continuent leur cycle pour assurer la reproduction.
Deux produits destinés à la nutrition animale et l’aquaculture sont ainsi fabriqués : une huile riche en acides gras polyinsaturés et une poudre riche en protéïnes. Les déjections ne sont pas perdues, bien au contraire, puisqu’elles deviennent des engrais pour la culture. C’est ce qui a valu à Ÿnsect d’être la première entreprise au monde à être homologuée pour la mise en marché d’un engrais naturel à base d’insecte.
Aujourd’hui, l’objectif d’Ÿnsect est d’atteindre un volume annuel de production d’insectes de 100 000 tonnes. Elle travaille aussi à sa première implantation à l’international avec l’ouverture d’une filiale à Miami.
Source : Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation
Photos : Ÿnsect
