La limite du kilomètre à ne pas dépasser en période de confinement risque d’avoir raison de la saison des champignons en cet automne 2020, et ce pour les particuliers autant que pour les professionnels. L’un d’entre eux, Guy Belin, témoigne d’ailleurs de son désarroi dans un article du Parisien (relayé par Fresh Plaza). Guy Belin dirige La Forestière du champignon, une entreprise des Vosges spécialisée depuis plus de 30 ans dans le ramassage, la collecte et la mise sur le marché de champignons sylvestres. Qui dit sylvestre dit forêt, un territoire pour le moment hors de portée des ramasseurs et saisonniers alors que le pays est reconfiné.
Généralement animés par une soixantaine de salariés, les locaux et le hangar de La Forestière sont désertés et l’usine quasiment à l’arrêt. Le sort des cagettes stockées en prévision de la commercialisation de novembre et décembre à destination de Rungis, des grossistes, des restaurateurs ainsi qu’à l’export (en moyenne un quart de sa production) est encore inconnu. "On s’attendait à de gros volumes en novembre puisqu’il a plu ces dernières semaines", regrette Guy Belin, "Ce qui est perdu, est perdu. On parle en dizaines de tonnes". C’est perdu pour l’entreprise mais aussi pour les différents intervenants de la filière qui perdent leurs revenus.
Il n’y a hélas pour l'instant aucune indication quant à une éventuelle reprise des ramassages, renforçant l’inquiétude de Guy Belin qui redoute que les clients se tournent vers les produits importés, citant pour exemple les champignons de Roumanie au très bon rapport qualité-prix. Son espoir réside maintenant dans un déconfinement en décembre et dans le fair-play des grandes surfaces pour proposer les champignons français.
Source : Fresh Plaza