La patate douce, de l’exotisme à l’Alsace

La patate douce, de l’exotisme à l’Alsace

Sa couleur orange et son origine lointaine en avaient fait un classique du rayon des fruits et légumes exotiques. Son goût sucré et ses multiples utilisations en cuisine en ont fait un légume très à la mode et aujourd’hui, l’Alsace devient un territoire privilégié dans la culture de la patate douce.

Publié le 28/10/2020

Elle a beau s’appeler "patate", beaucoup lui ressembler, s’utiliser le plus souvent de la même façon et être également un tubercule, la patate douce n’est pas de la même famille que la pomme de terre. En fait, nous faisons l’erreur d’appeler parfois ainsi la pomme de terre mais la vraie patate c’est elle : la patate douce.

C’est un légume très largement cultivé dans les zones tropicales et qui se plait bien aussi dans certaines régions tempérées comme le Japon, l’Espagne ou les États-Unis. En France, celle que nous consommons le plus vient du Canada. On la cuisine comme la pomme de terre mais sa chair orange à la saveur légèrement sucrée, qui rappelle un peu la carotte et la châtaigne, a fait de la patate douce un légume original de plus en plus demandé.

Bien avant cet engouement général, un maraîcher passionné de fruits et légumes rares s’est essayé à la patate douce. C’est ainsi que Jean-Michel Obrecht a été l’un des premiers à se lancer il y a 10 ans, chez lui, en Alsace : la patate douce est plus fragile que la pomme de terre mais elle pousse vite, elle se cultive sans traitement, elle nécessite peu d’eau et le sol léger de la région lui convient parfaitement. La ferme Obrecht produit aujourd’hui, en plus de la canadienne orange, une patate douce à la chair violette venant de Chine, une variété blanche venant des pays chauds et une patate à la peau rouge et à la chair blanche appelée Murisaki.

Le succès de Jean-Michel Obrecht, allié à la demande du consommateur qui apprécie à la fois l’exotisme et le local, a amené d’autres maraîchers alsaciens à la cultiver aussi. C’est le cas de la ferme Krieger qui, plutôt que d’importer ses patates douces d’Égypte ou des États-Unis, en a planté près de 50 tonnes. La récolte a commencé au début du mois d’octobre et la patate, qui n’aime pas le froid, est stockée dans un hangar qui les maintient à une température supérieure à 12°C.

Une partie de la récolte sera vendue à la ferme Krieger et le reste à la Sapam. Le grossiste a quadruplé ses ventes en quatre ans et écoule aujourd'hui près d’une tonne par semaine de ce qui constitue désormais un produit local : la patate douce alsacienne.

Photo article et source : France TV Info

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