Les archéologues estiment que nous cueillons et consommons des champignons sauvages depuis 13 000 ans, si l’on en croit des traces relevées au Chili.
Aujourd’hui, la récolte des champignons de forêt s’apparente à un loisir qui sera pratiqué avec plus ou moins d’assiduité et d’expérience selon que l’on est promeneur gourmet ou mycologue chevronné.
Si vous êtes dans le premier cas, voici quelques informations et conseils qui vous permettront de profiter au mieux de cette balade automnale.
La réglementation de la cueillette des champignons
Quel que soit le terrain de cueillette, il a forcément un propriétaire privé ou public et c’est à ce propriétaire qu’appartiennent de droit les champignons ainsi que tout ce qui pousse sur ledit terrain.
Et même si on pourrait la considérer comme une autorisation tacite, l’absence de clôture et/ou de panneau interdisant l’accès au terrain ou la cueillette n’est pas gage d’impunité car le propriétaire n’a aucune obligation de les installer.
Le nouveau Code forestier est entré en vigueur le 1er juillet 2012 et depuis, le seuil au-dessous duquel un volume de récolte était toléré n’existe plus. Il y a donc plusieurs règles à prendre en considération avant d’enfiler des bottes.
La cueillette en général
- Dans certains départements, la cueillette des champignons est réglementée par des arrêtés préfectoraux définissant les conditions du ramassage (variétés autorisées et interdites, quantités, dates et horaires, étendue du territoire etc). Il s’appliquent autant aux propriétaires de terrains qu’aux promeneurs. Ces arrêtés sont affichés en mairie des communes concernées, il faut donc prendre le soin de vérifier leur existence et leurs termes le cas échéant.
- Par sécurité, renseignez-vous sur les zones et périodes de chasse.
- Le seul instrument autorisé pour la cueillette des champignons est un couteau.
La cueillette sur les propriétés privées
- Vous devez avoir l’autorisation du propriétaire pour entrer sur son terrain et ramasser des champignons.
- Il faut ensuite respecter les lieux, la végétation, les animaux et toute interdiction clairement formulée.
- La récolte se fait avec la parcimonie qui s’impose, c’est-à-dire en ne ramassant que ce dont on a besoin pour la consommation familiale.
La cueillette sur un terrain public
- Dans les bois et forêts relevant du régime forestier et sans règlementation contraire, un ramassage modéré des champignons est toléré jusqu’à un volume de 5 litres.
- Sur un terrain communal, le droit de cueillette des champignons est acquis à tous les habitants de la commune, qu’il s’agisse d’une habitation principale ou secondaire.
Les risques encourus
- L’article R163-5 du Code forestier est très clair : une récolte de champignons sans autorisation peut coûter cher : jusqu’à 750€ pour un volume inférieur à 10 litres, et jusqu’à 45 000€ et 3 ans d’emprisonnement au-dessus de 10 litres.
- Attention, il n’y a aucune tolérance pour les truffes.
Quelques conseils pour la cueillette des champignons
Vous savez maintenant où et quel volume de champignons vous pouvez ramasser. Reste à vous équiper au mieux et à garder quelques conseils en tête pour respecter autant la forêt que votre santé.
- Les champignons absorbent facilement la pollution environnante. Évitez donc toute zone reconnue comme polluée (métaux lourds, radioactivité) et les bords de route.
- Pour ne pas risquer de se blesser et surtout se protéger des tiques, il est conseillé de porter des bottes ou des chaussures fermées avec des guêtres.
- Si vous reconnaissez à coup sûr le champignon que vous vous apprêtez à cueillir pour le consommer, coupez-le proprement à la base de son pied.
- Si vous avez le moindre doute quant à la variété et/ou la comestibilité du champignon, évitez de vous fier aux applications smartphone. Passez votre chemin ou bien prélevez-le en le tournant sur lui-même de façon à le récupérer en entier puis présentez-le à un pharmacien.
- Pour ranger vos champignons, équipez-vous d’un panier en osier ou d’une cagette en bois qui leur permettra de s’aérer. Évitez absolument le sac ou le seau en plastique qui les abîme et peut même les rendre toxiques.
- Ne mélangez pas les champignons dans votre panier. Regroupez-les par variété et mettez bien à l’écart (ou dans un autre panier) les champignons que vous ne reconnaissez pas et que vous comptez montrer à un pharmacien.
- Au retour de la cueillette, lavez soigneusement les champignons en les brossant et en les rinçant à l’eau claire, vérifiez qu’ils n’abritent pas de vers puis cuisinez-les le jour-même.
Quels champignons ramasser ?
On ramassera rarement plus de 5 ou 6 variétés de champignons comestibles, et la cueillette peut être plus ou moins réussie en fonction de l'endroit et de la période. Voici les champignons sauvages les plus courants.
- Le cèpe, dans les bois feuillus (juin à novembre).
- Le bolet, sous les épicéas et les chênes (juin à novembre).
- La girolle, dans les bois de conifères (mai à novembre).
- La chanterelle, sous les pins et les épicéas (octobre à février).
- La coulemelle, en lisière des bois (septembre octobre).
- La trompette de la mort, sous les chênes et les châtaigners (novembre à février).
- Le pied de mouton, dans les forêts de feuillus (septembre à février).
